Un collier de perles
Le Rajasthan est un collier de perles reliées par un ruban de bitume et de poussière, forcément fréquenté par d'innombrables véhicules et êtres vivants de toutes sortes, avec lesquels Vispin, notre petit chauffeur doit composer, utilisant aussi souvent son klaxon que ses freins...et nos nerfs.
Bordé de champs de moutarde jaunes, de pommes de terre parsemés de cheminées de briqueteries, le paysage est un peu monotone, mais la route toujours égayée par quelque indien arborrant un turban de couleur vive, quelque indienne vêtue d'une robe écarlate. Ou, parfois, par quelques singes assis sur un muret qui regardent passer les voitures tels de petits vieux corses alanguis sur leur banc, ou des chameaux au port autain tractant des carrioles surchargées.
Et chaque ville est une perle de couleur, chaque fois différente, mais toujours grouillante à l'indienne, et bâtie de forts immenses et dédalesques, de palais stéréotypes sortis des mille et une nuits.
Le kitch des temples, parés de guirlandes et de néons criards, contraste avec le chic de ces demeures luxueuses dans lesquels l'or côtoit ou compose des fresques à la beauté subjugante et des trônes de souverains semblant vivre encore dans les murs.
Le lapis lazuli, tranche avec la pureté du marbre et l'éclat du rubis et de l'émeraude. Et, forcément, avec la vie de la rue...
Mais celle-ci parait plus tranquille que dans la capitale. Sur les toits de Bundi la bleue, de Jaipur la rose, des enfants de tous âges jouent avec des cerfs-volants et égaient le ciel de nouvelles couleurs, encore.
Et que dire du Tal Mahal, sans doute le plus bel édifice jamais construit ? Le poète indien Rabindranath Tagore a écrit qu'il était "Une larme sur la joue de l'éternité". Je ne me permettrai ni de le contredire, ni de le paraphraser. Même s'il a été bati par amour, mais à la demande d'une princesse sur son lit de mort à son prince, il n'en demeure pas moins fabuleux
J'ai retrouvé mes superlatifs, et voyager entre amis a une autre saveur que le périple solitaire. Merci au deux Sylvie d'avoir bravé leurs inquiétudes et leur peur de l'avion !
Et de m'avoir apporté quelques saucissons (même si je me demande s'ils ne sont pas un peu responsables de mon mal de ventre annuel du réveillon !), et d'avoir contribué à ce que, jour après jour, la France, et beaucoup qui sont dedans me manquent un peu plus. Heureusement, Sarko et Madame viennent me rejoindre pour la Saint Valentin..
Me voici à mille lieues de là, dans l'étrange ville de Varanasi, dont j'essaierai de vous parler un peu plus tard, si j'y arrive...
Bonne année à ceux à qui je ne l'ai pas encore souhaitée !